Avtonom / jeudi 22 mai 2025
Le procès de Ruslan Sidiki a commencé, à Riazan – il y aura des audiences tous les jours
Mardi 13 mai, à Riazan, une kyrielle de juges du Deuxième tribunal militaire du District ouest a commencé les audiences sur le fond dans l’affaire de l’anarchiste Ruslan Sidiki, qui est accusé en vertu d’articles du code pénal portant sur le « terrorisme », pour deux attaques contre des infrastructures militaires.
Ruslan Sidiki a été conduit dans la salle d’audience attaché avec des chaînes, qui n’ont pas été retirées même quand il était à l’intérieur de la cage des accusés. Il y a avait dix flics dans la salle, dont certains armés de fusils. Comme l’a noté un participant : « Le niveau de sécurité était comme celui du Kremlin ». Le procureur Boris Motorin a demandé que le procès se tienne à huis clos, en affirmant qu’il sera question de « méthodes pour mener à bien des activités terroristes » et de détails sur l’aérodrome militaire de Diaguilevo, que Sidiki a essayé d’attaquer. Il a aussi affirmé que des techniques d’investigation pourraient être révélées. Cependant, l’avocat de la défense, Igor Popovsky, et Sidiki lui-même ont soulevé une objection, en déclarant que les dossiers de cette affaire ne contiennent aucun secret d’État. Le juge Oleg Shishov a rejeté la demande du procureur, mais il a interdit les enregistrements photo, vidéo et audio.
Lors de la première audience :
– le procureur a lu les chefs d’inculpation.
– Quatre représentants des victimes ont été interrogés.
– Une partie des documents du dossier a été lue.
Le procès de Ruslan Sidiki, deuxième jour – 14 mai
L’audience s’est déroulée de 11h à 19h, avec une pause pour le déjeuner. Le procureur a lu les documents du dossier et trois témoins ont été interrogés. Deux d’entre sont des habitants du secteur, qui n’ont pas pu fournir aucun témoignage significatif.
Le troisième témoin était O.V. Melnikov, un représentant de l’unité militaire de l’aérodrome de Diaguilevo. Il a déclaré qu’il n’y a pas eu de dégâts à cause à l’explosion du quadrirotor que Sidiki a lancé. Le drone est tombé sur une aire de stationnement pour avions, mais, à ce moment-là, aucun avion ne s’y trouvait. L’avion le plus proche était situé à plusieurs centaines de mètres du lieu de l’explosion.
Nous rappelons que Ruslan Sidiki reconnaît avoir essayé d’endommager des avions de bombardement utilisés pour attaquer l’Ukraine, mais il ne considère pas ses actions comme un acte de terrorisme. Dans une lettre publiée par Mediazona, il a écrit, sur ses motivations :
« Le bourdonnement des Tu-22 et des Tu-95 [des bombardiers historiques de l’Union soviétique, note de la traductrice] que j’entendais à travers ma fenêtre correspondaient aux frappes sur l’Ukraine, ce qui m’a déterminé quant au choix de la cible : l’aéroport militaire Diaguilevo, situé à seulement 10 kilomètres de chez moi. J’habitais avec ma grand-mère âgée de 80 ans et je comprenais à quel point il est difficile pour les personnes âgées et malades de vivre sans chauffage ni éclairage l’hiver. En remplissant mon bain d’eau chaude, je pensais à celleux qui, à un millier de kilomètres de moi, étaient privé-es des conditions de vie basiques par les ambitions géopolitiques de certains. Ceux qui continuent à parler, comme si de rien n’était, des « peuples fraternels » et à raconter que « la Russie ne fait pas la guerre aux civil-es ». »
Le procès de Ruslan Sidiki, troisième jour – 15 mai
Cette audience du tribunal a inclus des témoignages d’amis d’enfance de Ruslan et de trois habitants du secteur. De plus, le procureur Boris Motorin a terminé la lecture des documents de l’affaire. La prochaine audience est prévue pour le 20 mai, à 11h. Il est prévu que, lors de cette séance, Ruslan lui-même soit interrogé.
Ruslan Sidiki a été arrêté fin novembre 2023, suspecté d’avoir saboté des voies ferrées, ce qui a provoqué le déraillement de 19 wagons de fret. Plus tard, les accusations ont été étendues, pour inclure une attaque par drone contre l’aérodrome de Diaguilevo, dans l’été 2023, et la préparation d’une autre action de sabotage du chemin de fer.
Sidiki reconnaît le sabotage du chemin de fer et l’envoi de drones avec des explosifs contre l’aérodrome militaire, mais il ne considère pas ces actes comme du terrorisme. Il souligne qu’il a planifié les actions de manière à éviter de blesser des personnes, dans le seul but d’endommager l’infrastructure militaire.
Fin août 2024, Sidiki a raconté publiquement qu’il avait été torturé pendant son arrestation et il a déposé une plainte auprès du Comité d’enquête. Jusqu’à présent, aucune mesure n’a été prise par les autorités, malgré leurs obligations légales.
L’adresse pour lui écrire :
Sidiki Ruslan Kasemovich (né en 1988) [Сидики Руслан Касемович (1988 г. р.)]
SIZO-1 [СИЗО-1]
Pervomaiskii pr-t, 27 [Первомайский пр.-т, 27]
390013, Riazan [г. Рязань] (Russie)
Veuillez noter que les lettres doivent être écrites en russe. Vous pouvez utiliser des outils de traduction automatique en ligne.
Solidarity Zone fournit du soutien à Ruslan Sidik. Participez à leur collecte de fonds pour soutenir les frais de justice de Ruslan.
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